Respect des conventions minières en Guinée: l’ancien DG de la CBC propose des pistes de solutions.
“Lorsque nous allons négocier un contrat, il se trouve que dans 99% des cas le chef Africain, chef Guinéen en particulier, c’est un chef de droit divin. Il a d’abord donné son accord à la partie adverse sur ce qu’il faut faire. Donc, celui qui part pour négocier, il a un mandat d’exécution, il n’a pas un mandat de négociation. Et si par malheur, il essaye de faire le patriotisme économique, il est immédiatement rappelé à l’ordre. Parfois, appeler par le président de la République pour dire que cette affaire est déjà réglée. Donc, il ne faut pas s’étonner que nous assistions à une sorte de destruction de notre patrimoine minier et souvent avec des sociétés vayou avec des pauvres qui viennent, qui se servent de l’attribution de concessions pour obtenir des prêts et venir construire les modèles économiques, qui créent immédiatement des profits au bout de deux ans et exploiter la bauxite, s’engage à construire les raffineries. Ces raffineries seront financées par quoi? Par notre argent. Il se trouve que la Guinée ne bat jamais sur la participation dans ces sociétés et sur le droit de vote. Vous savez que dans le code minier, le droit du sol est de 15% maximum. Vous imaginez que c’est un Guinéen qui a écrit ça, c’est un Guinéen qui a laissé passer ça. Ça signifie que les gens qui viennent, peuvent négocier à la baisse et c’est ce que les autres ont fait. Ça signifie que notre participation à ces sociétés étaient marginales » a t-il déploré.
Poursuivant, l’ancien Directeur Général de la CBG a salué cette initiative du président de la transition qui est pour lui, l’expression d’une volonté politique, avant de proposer la relecture de toutes ces conventions pour tenir en compte les intérêts de la Guinée.
“Moi, mon sentiment est que d’abord, il faut que les personnes qui gèrent ces affaires autour du président lisent les contrats et les conventions. Moi, quand je suis arrivé à la CBG, je me suis rendu compte que même le ministre n’a lu la convention et ça c’est déplorable. Nous sommes paresseux, nous ne lisons pas les documents de A à Z et l’analysez,tirez les conclusions. Ce qui est bon pour nous, ce qui est bon pour les autres. Là où c’est tangent, quelle stratégie on adopte pour faire basculer le tangent de notre côté. C’est ça qui fait la force d’une négociation. Donc, déjà comme les conventions sont ratifiées et autres,on ne peut pas immédiatement dire qu’on les met en cause,mais en revanche, il faut les lire, non pas seulement dans les aspects raffineries, mais il faut les dire aussi dans tous les aspects, dans la tenue des engagements. Si ces engagements ne sont pas tenus, nous avons des leviers en ce moment là pour dire ok, nous avons 20 sociétés. Ces 20 sociétés ne peuvent pas construire chacune une raffinerie, mais créer une synergie. Par exemple, mettez-vous ensemble et construisez un barrage en BOT qui va alimenter deux raffineries pour la République de Guinée. Et nous, nous sommes des profanes, nous n y connaissons rien. C’est vous les savants, dites-nous comment vous pouvez faire ça » a t-il proposé.