Aboubacar Camara, DG SEG: «La SEG n’a pas de subventions»
Dans le but de rendre compte de leurs gestions aux citoyens guinéens, les Directeurs des Établissements Publics continuent de défiler sur le plateau de la RTG pour non seulement, présenter leurs bilans, mais aussi, parler des perspectives de leurs directions.
C’est dans cette optique que le Directeur général de la Société des Eaux de Guinée (SEG), Aboubacar Camara a été reçu dans l’émission “On fait le point», vendredi, 31 mars 2023 sur les ondes de la RTG.
Au cours de cet entretien, le Directeur général des Eaux de Guinée (SEG) est passé en revue les différents problèmes auxquels le secteur des eaux confronté en République Guinée.
Selon lui, depuis près de trois (3) décennies, la SEG n’a pas connu de véritables investissements.
«Au niveau de la SEG, il n y a pas eu d’investissement dans le secteur de l’eau pendant ces 30 dernières années. Il y a un décalage énorme entre le coût d’exploitation et le chiffre d’affaires. Chaque mois, pour donner de l’eau à la population guinéenne, la SEG débourse 16 millards de francs guinéens. Et chaque deux mois parce la facture est dimensionnelle, chaque deux mois si tous les guinéens payent l’eau, la SEG encaisse 4 millards 500 millions. Soit un déficit de 12 millards de francs guinéens chaque mois(…) Quand je venais à la SEG, on a trouvé la société avec une datte de 272 millards de francs guinéens. On a essayé de discuter avec nos fournisseurs pour voir dans quelle mesure, on peut réduire les dettes. En une année, on a pu rembourser 98 millards de francs guinéens. À la SEG, nous fonctionnons sur la base des dettes. La balance commerciale n’est pas équilibrée, elle déficitaire chaque mois», a t-il déploré ajoutant que la SEG est l’une des rares sociétés de service public qui n’a pas de subventions.
«La SEG n’a pas de subventions. c’est l’une des rares SA (société anonyme), un secteur aussi névralgique du pays qui n’est pas subventionné. Ce que l’État paye, c’est la consommation de l’administration. La SEG évolue et vit au dépend des factures d’eau. Et l’État en 2012 a eu un accord avec la SEG. Il y a eu des problèmes à Donka où le président, le feu Général Lansana Conté a décidé qu’il ait un accord entre la SEG et l’État qui faisait que toute l’administration consommait et qu’à la fin du mois, il y avait un montant forfaitaire que l’État devrait à la SEG. C’était 10 millards de francs guinéens qu’ils ont revu à la hauteur de 7 millards 500 millions de francs guinéens. Cet accord a été signé depuis 2012, et nous sommes en 2023, presque 11 ans, le montant est resté intact. Et nous avons toutes les difficultés du monde avant de percevoir ses montants. Donc, la SEG n’a pas de subventions, nous roulons avec les recettes de vente d’eau», a t-il regretté.
Ce qui concerne, son bilan depuis sa nomination à la tête de la Société des Eaux de Guinée, Aboubacar Camara a laissé entendre que dès mon arrivée, il a fait un état des lieux.
«Quand on a fait l’état des lieux, c’était à la occasion d’une journée porte ouverte. On a fait le point. Pourquoi, il n y a pas de l’eau et le peu qu’on a, pourquoi c’est mal géré? Donc, l’ensemble des travailleurs se sont exprimés et par la suite, cela a abouti à la mise en place d’un plan de transformation de la société. Il y a une vision qui a été déclinée par la direction générale. On a rencontré des partenaires notamment, l’AFD ( l’agence française de développement) qui a promis de nous accompagner dans la mise en œuvre du plan de transformation qui s’articulait sur 5 axes stratégiques. Il y a d’abord ce qu’on appelle l’augmentation de la production de la capacité. Il fallait augmenter les vannes d’eau, il fallait gérer les risques et il fallait normaliser aussi le réseau. Et ces 5 axes ont été adopté unanimement par l’ensemble des travailleurs de la SEG», a t-il indiqué avant de poursuivre:
«Depuis l’adoption de ces 5 axes stratégiques, nous avons réussi à augmenter la capacité de production. Nous avons finalisé les travaux de construction des nouvelles stations dans deux villes depuis l’indépendance n’ont jamais connu de stations d’eau à savoir, Yomou et Lola. Et ensuite, nous avons augmenté la capacité de production de la station de Kankan avec 30 milles mètres cube d’eau supplémentaire. Siguiri, c’était une ville qui avait des difficultés à notre arrivée. Un an durant il n y avait pas d’eau, nous avons réhabilité la station de Suguiri. Kouroussa également avec l’exploitation de l’or et une démographie galopante, nous avons encore construit trois forages industriels qui ont augmenté la capacité de production. Il y a la ville de Lélouma qui a connu de nouvelles stations d’eau. La ville de Tougué qui n’a jamais connu d’eau, on a construit une nouvelle station d’eau. Pratiquement, il y a eu cinq nouvelles villes qui ont connu des nouvelles infrastructures. Et au niveau de Kankan, de Kouroussa et de Siguiri, nous avons augmenté la capacité de production.
À Conakry, on produit 150 milles mètre de cube d’eau, malheureusement, nous perdons les 40% de production. Et nous sommes attaqués à la normalisation du réseau, c’est-à-dire on s’est dit qu’on a pas suffisamment d’eau. Il y avait des quartiers qui avaient de l’eau, qui l’ont perdu il y a de cela 10 ans. Nous nous sommes dit qu’en récupérant les 30% perdu, cela va augmenter la pression et l’eau ira dans ces ménages. Donc, à Conakry sur 34% d’eau perdue, on a pu récupérer au moins les 21%. Ce qui fait qu’il y a certains quartiers qui n’avaient de l’eau, mais qui commencent à en avoir aujourd’hui. Donc, voilà de façon globale ce que nous avons fait pour augmenter la déserte en eau potable tant à Conakry qu’à intérieur du pays», a t-il martelé.
Camara Mamadouba
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