Cellou Dalein prêt à en découdre avec la junte : ‘’Dans la conquête du pouvoir en Guinée, il faut qu’on change de méthode…’’
Face à ses partisans à Chicago, aux États-Unis d’Amérique, le Président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG), s’est exprimé ce mardi 20 août 2024, sur les cas des tueries enregistrés sous l’ère CNRD. Le bilan macabre en moins de trois (3) ans, qui rappelle les souvenirs douloureux du régime déposé par le Comité national du rassemblement pour le développement, interpelle Cellou Dalein Diallo.
Dénonçant ainsi les cas de violations des droits de l’homme, l’ancien premier ministre a mis un accent particulier sur les tueries perpétrées lors des manifestations contre les agissements des militaires et la volonté de la junte du CNRD de s’éterniser au pouvoir. Il n’a pas manqué de rappeler les engagements de la junte en matière de justice.
‘’La situation en Guinée est grave. La junte avait juré à la prise du pouvoir, de mettre fin à l’instrumentalisation de la justice, au dysfonctionnement des institutions, au piétinement des droits et libertés des Guinéens. Elle avait dit et inscrit même dans la Charte, qu’aucune situation d’exception ne peut justifier la violation des droits humains. Aujourd’hui, on a 55 morts, des gens qui ont été abattus et qui n’ont eu droit à la moindre enquête, à la moindre justice, pour savoir qui les a tués et pourquoi ? 55 jeunes dont la plupart avaient moins de 20 ans, ils n’ont eu droit à aucune justice, à aucune compassion des autorités qui dirigent le pays (…)’’, a déploré Cellou Dalein Diallo
Mieux, le leader de l’UFDG en exil forcé a également rappelé les engagements du CNRD pris auprès de la Communauté Économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et de la Communauté internationale.
‘’Ils (les militaires au pouvoir Ndlr) s’étaient engagés devant la CEDEAO et la communauté internationale d’organiser les élections avant le 31 décembre. Ils avaient dit qu’ils n’allaient pas faire un seul jour de plus au pouvoir. Le président Mamadi Doumbouya avait dit, je le cite : ni moi, ni aucun membre du CNRD, aucun membre du gouvernement, aucun membre du CNT ne serait candidat à l’élection présidentielle. Aujourd’hui, ils veulent remettre ça aussi en cause’’, a-t-il fustigé.
Droit dans ses bottes, le Président de l’Alliance Nationale pour l’Alternance et la Démocratie (ANAD), a invité ses partisans et l’ensemble des guinéens épris de paix et de justice, à se mobiliser et à se tenir prêts au combat, pour contrer ce qu’ils qualifie « d’entreprise sournoise des autorités de la transition».
‘’La légitimité, le soutien qu’on leur a apporté était sur la base du discours et du serment. Dès lors qu’ils renoncent à ces engagements, ils ne doivent plus bénéficier de notre soutien. Est-ce que vous êtes prêts au combat ? Parce que c’est de cela qu’il s’agit, notre peuple a trop souffert. Nous à l’UFDG, on s’est battu, on a consenti beaucoup de sacrifices, des gens ont été spoliés, leurs maisons ont été détruites (…).
Nous nous sommes battus pour le pays, pour l’égalité des droits et des chances entre tous les Guinéens, pour garantir la sécurité à tout le monde, pour créer les conditions d’épanouissement de tous les jeunes. Mais aujourd’hui, la démocratie recule tous les jours, l’Etat de droit est piétiné, les droits humains sont violés. Il ne faut pas qu’on accepte qu’on continue de piétiner nos droits et libertés”, a lancé Cellou Dalein Diallo, appelant ses militants à ne plus refaire les erreurs du passé.
‘’Dans la conquête du pouvoir en Guinée, il faut qu’on change de méthode…’’
“Des erreurs, il y en a eu, parce qu’on a parfois cru naïvement que les autres étaient de bonne foi. Il ne faut plus qu’on commette des erreurs. C’est vrai, l’erreur est humaine. Mais dans la conquête du pouvoir en Guinée, il faut qu’on change de méthode. Parce qu’il y a un système qui bloque tout.
Il ne faut pas croire les gens sur parole. Parce que la parole donnée n’a aucun sens, le contrat n’a aucun sens, le serment n’a aucun sens, ils disent des choses pour tromper le peuple. On ne peut pas rester indifférent. Il y en a qui ont décidé de soutenir la junte pour qu’elle se maintienne toujours au pouvoir, mais, il faut qu’on refuse cela. Le peuple de Guinée doit choisir ses dirigeants. On ne peut venir s’imposer à nous, s’imposer au peuple éternellement”, a-t-il averti.
Lerevelateur224