Aliou Bah prévient le CNRD: “Une transition qui va delà de deux ans, elle devient problématique”
Lors de son passage dans l’émission “Mirador” de la radio Fim Fm, de ce jeudi, 20 juillet 2023, le leader du parti MoDeL, Aliou Bah s’est prononcé sur la situation sociopolitique de la Guinée notamment, le niveau d’avancement du chronogramme de la transition.
Même si les autorités de la transition continuent de rassurer la communauté nationale et internationale en disant que, la Conakry est en avance dans l’exécution du chronogramme de la transition, Aliou reste sceptique.
Selon lui, les éléments importants qui sont en rapport avec le retour à l’ordre constitutionnel ne sont pas priorisés.
“Parce qu’aujourd’hui, lorsqu’on parle de processus électoral qui est le processus par lequel, on sortira de la transition, on a aucun acte tangible qui soit posé. D’abord, les concernés ne sont consultés, la question constitutionnelle, elle n’est pas évacuée, tous les éléments de base doivent venir de cette constitution. Aujourd’hui, entant que acteur politique, nous savons que nous irons, mais quand, de quelle façon et quel type d’élection?On ne sait pas, parce que le texte de base qui doit définir tous ces contours qui est la constitution, mère de tous les textes, elle n’est pas encore élaborée. Nous ne voyons pas d’indice montre cette constitution sera consensuelle. D’abord son caractère inclusif parce qu’on a vu ces soins disant débat d’orientation constitutionnel, on a vu des démarches qui sont menées et qui fragilisent cette constitution dont on parle.Alors qu’on pouvait en discuter autour de la table avec tous les acteurs concernés, on pouvait s’entendre sur le mécanisme par lequel, cette question constitutionnelle allait être traitée. Le processus de mise en place de l’organe de gestion des élections. Les élections concernent beaucoup d’enjeux, il y a des questions de fichier électoral, il y a des questions de la cartographie électorale, il y a le type d’élection qui mérite d’être mené, il y a la logistique qu’il faut avoir, il y a des financements qu’il faut avoir. Et aujourd’hui, ce qui est grave, il y a tellement de propositions qui ont été élaborées depuis le début de cette transition et toutes ces propositions, on ne peut pas en discuter aujourd’hui parce qu’il y a un refus de mettre ça sur la table et d’ouvrir un véritable cadre de dialogue pour discuter. On veut qu’on vienne, on veut remorquer tout le monde, on vient faire valider ce que le CNRD veut et puis, derrière on fait la démagogie, on dit qu’on est en avance.Si on est en avance, personne ne peut arrêter le temps et on verra bien“, a t-il indiqué.
Poursuivant, Aliou Bah a laissé entendre qu’à l’allure où font les choses, on s’achemine directement vers un glissement du calendrier.
“Mais ce qui est grave, c’est lorsqu’on s’imagine un glissement du calendrier de la transition. Il y a des indices qui montrent aujourd’hui qu’on s’achemine vers glissement. Pourquoi, parce qu’il y a des opérations qui sont incompressible par rapport au processus électoral, il y a des choses pour lesquelles, si vous devez faire six (6), vous n’avez aucune chance de faire trois (3) mois même cinq (5) mois, si vous voulez faire un bon travail. Si on met de côté toutes ces opérations qu’on ne peut pas compresser, il se trouvera qu’on aura un retard. On attend vers la deuxième année de la transition, il ne s’agit pas de s’adosser sur l’accord obtenu avec la CÉDÉAO, l’effectivité de la deuxième année de la transition ça sera le 05 septembre prochain. Ce n’est pas lorsque vous dites, top chrono que c’est parti. Dès le premier jour que vous avez pris le pouvoir, vous avez annoncé, c’est à partir de ce jour que vous exercez effectivement le pouvoir.Une transition qui va delà de deux ans, elle devient problématique. Les pressions font commencer; la pression politique, la pression économique et ils ne pourront plus gérer, c’est pourquoi, le CNRD doit rapidement organiser les élections”, a t-il dit.
Camara Mamadouba
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