Alpha Bayo: “Le peuple de Guinée ne fonde plus espoir à cette CRIEF devenue une déception aux regards des multiples attendes du peuple de Guinée”.
Alpha Bayo: “Le peuple de Guinée ne fonde plus espoir à cette CRIEF devenue une déception aux regards des multiples attendes du peuple de Guinée”.
Visiblement, la détention prolongée des anciens dignitaires du régime Alpha Condé agace certains acteurs de la société civile.
Dans une déclaration rendue publique ce mardi, 11 juin, à la maison de la presse, le Coordinateur de la Maison des Associations et ONG de Guinée a dressé un virulent réquisitoire contre de la poursuite judiciaire et détention prolongée des acteurs politiques en Guinée, par la CRIEF (Cour de Répressions des Infractions Économiques et Financière), sous l’ère CNDD.
À l’entame de sa communication, Alpha Bayo a dénoncé avec rigueur quelques violations flagrantes des règles de procédures ainsi que les droits fondamentaux des personnes poursuivies par devant le procureur spécial près la CRIEF. Parmi ces violations, il a cité entres autres:
“ Manque de fondement juridique de l’arrestation des accusés, en flagrant délit. Les accusés devraient être immédiatement cités devant le juge du jugement mais ils ont été renvoyés devant un juge d’instruction (violation des règles de procédure) ;
Les recours injustifiés contre toutes les décisions de mise en libertés prononcées au profit de certains détenus dans les procédures pendantes par devant la CRIEF ;
L’expiration des délais de détention provisoire ;
Les mauvaises conditions d’arrestation et de détentions des accusés;
La non-exécution des arrêts de la chambre spéciale de contrôle de l’instruction ordonnant la mise en liberté des personnes poursuivies assortie du contrôle judiciaire moyennant cautionnement ;
A l’absence des voies de recours immédiates, le Procureur spécial près la CRIEF a ordonné les instructions manifestement illégales, aux gardes pénitentiaires de reconduire les accusés à la maison centrale ;
Le déplacement des personnes poursuivies en détention sans enquête préalable d’aucun service de l’Etat notamment l’inspection générale d’Etat, l’Agence Nationale pour la bonne gouvernance et la lutte contre la Corruption, Conseil Economique et Social… ;
Le Refus, par l’Etat Guinéen, d’exécuter une décision de mise en liberté rendue par la Cour de justice de la CEDEAO au profit de certains détenus (16 octobre 2023) : Suite à la violation répétée des règles de procédure, des droits et libertés des accusés (Dr Ibrahima Kassory FOFANA, Dr Mohamed DIANE, Oyé GUILAVOGUI), la cour de justice de la CEDEAO a été saisie pour faire constater la violation des droits et obtenir réparation…….”, a t-il dénoncé.
Poursuivant, Alpha Bayo a indiqué que face à cette justice (CRIEF) téléguidée et orientée poussant plusieurs leaders d’opinions à l’exil, “la MAOG pense qu’il est temps de reformer cette institution judiciaire car elle est devenue un instrument contre des leaders potentiellement gênants”, a t-il dénoncé, ajoutant que «le peuple de Guinée ne fonde plus espoir à cette CRIEF devenue une déception aux regards des multiples attendes du peuple de Guinée»
Plus loin, le coordinateur de la MAOG a dénoncé que toutes les mauvaises pratiques reprochées à l’ancien régime telles que les détournements de fonds, la corruption, les contrats gré à gré, la course à l’enrichissement illicite, la gabegie financière, l’impunité…. sont devenues monnaie courante et les cadre du CNRD imbibés dans ces pratiques peu orthodoxes ne s’inquiètent de leur situation.
“Donc le CNRD n’est pas un modèle de bonne gouvernance.Les médias et la société civile ont dénoncé plusieurs mauvaises pratiques nécessitant l’intervention de la CRIEF (Amadou DOUMBOUYA ex DG SONAP, le DG et Adjoint ANAIM, les contrats de rénovation des bâtiments publics, la rénovation de la résidence des PM à hauteur de 6 milliards de francs guinéens, l’acquisition des biens mobiliers aussi bien en guinée qu’à l’étranger par les hauts cadres de l’administration et certains ministres qui ont conclus des marchés de gré à gré en violation flagrante du code des marchés publics…”, a t-il fustigé