Les vérités de Dre. Makalé Traoré au gouvernement: “La croissance ne se consomme pas au quotidien”
Le Gouvernement guinéen à travers son pool économique a procédé le 13 août dernier à l’hémicycle du palais du peuple, à la présentation du Programmation Budgétaire Pluriannuelle (Cadre Budgétaire à Moyen Terme/Cadre Dépenses à Moyen Terme pour 2025-2027).
Ce document de plus de cinq (5) pages touchera principalement trois (3) secteurs à savoir la santé, l’éducation et les infrastructures. Quant aux prévisions macroéconomiques, le gouvernement table sur une croissance économique annuelle moyenne à deux chiffres, atteignant 10,4% sur la période (2025-2027).
Prenant la parole devant les conseillers nationaux, Dre. Makalé Traoré, porte-parole des falicitatrices du cadre de dialogue interguinéen a fait remarquer que malgré ces prévisions macroéconomiques très prometteuses pour le pays, «la macroéconomie n’a pas suffisamment d’impact sur la vie des citoyens».
“Je suis un peu réfractaire à la macroéconomie parce que j’estime qu’en tant que juriste et économiste que la macroéconomie n’a pas suffisamment de déclinaison vers les préoccupations des populations. C’est vrai qu’on parle de croissance, mais bien avant moi, les sommités aujourd’hui dans le monde reconnaissent que la croissance ne se consomme pas au quotidien. Ce n’est pas parce qu’un pays réalise une croissance à deux chiffres qu’il y a moins de pauvreté dans le pays. Or, la finalité de toute action, de toute stratégie, de toute mesure macroéconomique a pour objectif, la satisfaction des besoins des populations, a pour objectif la réduction de la pauvreté, a t-elle indiqué.
Poursuivant, Dre.Makalé Traoré regrette que ce document ne prenne pas parmi ces priorités stratégiques, les questions relatives à la pauvreté des femmes, le chômage endémique des jeunes et la migration irrégulière.
“Je vais citer 2 domaines qui me sont chers, peut-être même 3. Aujourd’hui, quand je regarde et je écoute les priorités stratégiques, je ne vois pas de lien avec la pauvreté des femmes. Je dis ça parce que je connais les femmes, j’ai présidé la COFIGUI qui a regroupé 1 079 organisations et groupements de femmes en Guinée. Donc, je connais ici à Pansiajou ce que les femmes subissent en terme de pauvreté et de pauvreté violente.
L’autre chose que j’ai mal comprendre en terme de déclinaison à ces éléments stratégiques, c’est le chômage des jeunes. Je conviens que l’éducation est fondamentale, mais combien de promotions aujourd’hui chôment dans notre pays? Puisque ces questions là ne sont plus des questions de détails, ce sont questions stratégiques. Troisième, c’est la question de migration de nos enfants. Pour moi, une politique macroéconomique doit se décliner fortement vers ces préoccupations là pour réduire la pauvreté”, a t-elle souligné.