Vers la fin du procès du 28 septembre 2009: “Tout au long de ce procès, on s’est rendu compte que les enquêtes préliminaires ont été compliqué bâclées”Pépé Francis Haba.
Ouvert le 28 septembre 2022, le procès des massacres du 28 septembre 2029 au stade de Conakry tend vers la fin. Hier mercredi, 26 juin 2024, le tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la cour d’appel de Conakry a clos la phase des plaidoiries et réquisitions. L’ex chef de la junte au pouvoir au moment des faits, Capitaine Moussa Dadis Camara et ses coaccusés seront fixés sur leur sort le 31 juillet prochain.
S’exprimant sur le déroulement de ce procès des massacres du 28 septembre 2009 qui ont occasionné la mort de 157 personnes selon ONU, de plus de cas de viols, chez nos confrères de la radio Nostalgie Guinée, Pépé Francis Haba, président de l’UGDD (Union guinéenne pour la démocratie et le développement), s’est tout d’abord félicité de la tenue ce procès plus de 10 ans après cette hécatombe.
“Il faut tout d’abord dire que le procès du 28 septembre est un des éléments les plus positifs du règne du CNRD. Puisque souvenons-nous il y a plus de 10 ans, ces événements douloureux se sont déroulés et que des pères de famille, des enfants, des femmes ont perdu leur vie. Ces différentes familles attendaient à ce que la justice soit faite, elles attendaient surtout qu’elles soient dédommagées. Donc, je pense que c’est une bonne chose que le procès se tienne aujourd’hui et heureusement que le procès est extrêmement médiatisé. Ça permis à nous population, aux leaders d’opinion et aux hommes politiques de savoir exactement ce qui s’y passait” a t-il indiqué.
Poursuivant, le leader de l’UGDD a laissé entendre qu’à la lumière des débats qui se sont déroulés et les éléments de preuves qui ont été exhibés lors du procès, il relève que les enquêtes premières ont été bâclées.
“Il y a un élément important qu’il faut noter. Tout au long de ce procès du début à la fin, on s’est rendu compte que les enquêtes préliminaires ont été compliqué bâclées. Puisque quand on parle de procès pénal, il faut qu’il y ait des preuves tangibles, il faut qu’il y ait des éléments indiscutables incriminant les différents accusés. Mais, très malheureusement, il n y a que des témoignages, il n y a que des paroles contre parole alors qu’on parle des gens qui sont morts par tire de balles. On devrait normalement avoir des balles au tribunal, on devrait avoir des vidéos, on devrait des examens d’ADN puisqu’on parle de viols, mais rien de tout ça. C’est pourquoi ce procès est extrêmement difficile. Le président du tribunal aura du pain sur la planche. On a fait une remarque est importante aussi, il y a des membres du CNDD qui étaient impliqués à l’époque, mais dont les dossiers ont été classés pour absence d’identité alors que ce sont des gens qui ont occupé des hautes fonctions dans notre pays. Il y a plusieurs également qui laissent perplexe nous les observateurs et qui nous disent que malheureusement, les enquêtes préliminaires ont été bâclées. Et les avocats, chacun de son côté a tout fait pour blanchir son client. Il va être difficile pour le tribunal de tenir quelqu’un dans le lien de culpabilité parce que moi, je n’ai pas vu de preuves”, a t-il déclaré.