Violences sexuelles: «Sur une moyenne de consultations de 30 personnes par jour, j’ai au moins 12 personnes qui sont victimes d’agression sexuelle», prof Hassane Bah.
Les violences sexuelles continuent de plus belles en République de Guinée. Plusieurs femmes sont victimes de ce fléau dont la majorité sont des jeunes filles.
Prenant part à la 2ème édition du forum de la jeune fille guinéenne, dont le thème portait sur violences sexuelles en Guinée, quelles issues?le vendredi dernier, Prof Hassane Bah, médecin légiste a dressé un tableau sombre sur la violence sexuelle en Guinée.
Selon lui, sur une moyenne de consultations de personnes de 30 personnes par jour, 12 sont victimes d’agression sexuelle.
«Ce n’est pas un abus de langage de dire qu’il y’a la violence sexuelle dans notre pays. Et je peux vous dire que les statistiques hospitalières, je ne dis pas les femmes qui ne portent pas plainte, mais nous sommes nettement au dessus de la moyenne sous-régionale. Autrement dit, qu’il y’a de plus de violences sexuelles dans ce pays que beaucoup d’autres pays de la sous-région. À titre d’exemple, sur une moyenne de consultations de 30 personnes par jour, j’ai au moins 12 personnes qui sont victimes d’agression sexuelle, dans un service de victimologie qui reçoit toute sorte de violences. Mais la particularité de cette violence surtout, c’est sur l’âge des enfants et malheureusement que 70% de ses victimes ont moins de 15 ans», a t-il indiqué.
À en croire prof Bah,cela est dû au fait que la justice guinéenne ne joue pas son rôle.
«Les agressions sexuelles est une réalité en Guinée et malheureusement, les décisions de justice ne font pas avec des dispositions du code pénal. Il est établi que dans notre pays que le viol est un crime, nous avons essayé de voir compte tenu de la fréquence de ses violences, quel est le devenir de ses auteurs? Nous avons été désagréablement surpris que dans 100% des cas, seuls 10% des victimes étaient jugés en cour d’assise. Les 90 % étaient libérés au niveau des commissariats, au niveau de la justice des premières instances sous prétexte, classement sans suite ou désistement dans une procédure pénale. Mais si cela est, ça pose un réel problème parce que de plus en plus maintenant, on est entrain de gérer la récurrence, c’est-à-dire ceux-là qui ont déjà violé une, deux et trois fois. Je pense que nous devons tenir compte de dire que la lutte pour la prévention de la violence sexuelle doit passer obligatoirement par l’application des dispositions du code pénal», a t-il martelé.
611 46 04 10