Propos racistes et xénophobes ‘’anti-subsahariens’’ du Président tunisien sèment la terreur chez les migrants : ‘’Ils se promènent ici avec des machettes maintenant’’

Propos racistes et xénophobes ‘’anti-subsahariens’’ du Président tunisien sèment la terreur chez les migrants :  ‘’Ils se promènent ici avec des machettes maintenant’’

Le président tunisien Kaïs Saïed a créé l’émoi dans son pays et à l’étranger, laissant entendre, dans une sortie médiatique, que « la venue des migrants subsahariens, relèverait d’un complot visant à affaiblir l’identité arabo-islamique en Tunisie ».

Selon lui, il existe un plan criminel pour changer la composition du paysage démographique en Tunisie et certains individus ont reçu de grosses sommes d’argent, pour donner la résidence à des migrants subsahariens.

Face à l’ampleur des propos et des dégâts que cela engendre, nombreux sont ces migrants subsahariens, qui s’indignent contre les propos racistes du président tunisien.

Ce vendredi 24 février 2023, ils n’ont pas manqué de dénoncer plusieurs traitements qu’ils subissaient et continuent de subir, depuis cette annonce du président tunisien. Des guinéens vivant en Tunisie, ont ainsi lancé un cri de cœur à l’endroit des autorités de la transition guinéenne.

Pour ce migrant qui a décidé de s’exprimer sous l’anonymat, les guinéens résidants dans ce pays, vivent un réel calvaire depuis cette sortie du président.

‘’Depuis qu’il (Président tunisien ndlr) a annoncé cela, les choses sont devenues encore pire, c’est devenu un enfer pour les noirs ici. Maintenant, certaines personnes mal intentionnées, rentrent dans les maisons des noirs, pour prendre leurs biens. Les policiers leurs soutiennent dans leurs actions. En plus, en les voyant faire du mal à la population africaine parce qu’ici, les arabes on nous appellent les africains’’ raconte-t-il.

À cela s’ajoutent aussi à des arrestations arbitraires et des licenciements sans motifs valables, abandonnant ainsi ces jeunes africains, face à un manque d’emploi et plusieurs autres traitements inhumains.

‘’Des arrestations arbitraires sont tellement nombreuses, ils ont arrêté plus de 100 personnes. Nous, maintenant, on a perdu notre travail. Parce que là où nous travaillons, consigne a été donnée à tout le monde de ne plus travailler avec nous, au risque que la personne soit chassée elle aussi. Nous vivons cachés depuis cette annonce, certaines de nos maisons ont été attaquées, d’autres parmi nous ont été blessés, leurs oreilles coupées par les arabes. Ils se promènent ici avec des machettes maintenant, seul Dieu nous a sauvé la dernière fois quand nous avons été attaqués. Certaines femmes (Tunisiennes) avec qui nous vivons depuis plusieurs années, se sont-elles qui se sont interposées entre ceux qui nous voulaient du mal et nous’’ souligne cet autre migrant guinéen à qui nous attribuons le pseudonyme MB.

Très inquiets, ces migrants guinéens invitent les autorités de Conakry à prendre à bras-le-corps cette situation, afin de faire respecter leurs droits.

Il faut noter qu’en 2022, la moitié des 22.000 migrants arrivés clandestinement en Europe, notamment en Italie depuis la Tunisie, étaient d’origine subsaharienne. Des départs motivés par la situation économique des pays, la complexité des procédures de régularisation, mais également, les mauvais traitements.

Lerevelateur

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