« En fin de compte, Mamadi Doumbouya est le symbole même de l’imposture », (Sékou Koundouno)
Lors d’une visite dans une de nos institutions d’enseignement supérieur, Mamadi Doumbouya avait déclaré qu’il fallait tuer l’ethnie. Cette phrase maladroite et incongrue voulait dire simplement qu’il fallait combattre l’ethnocentrisme. Très récemment, l’idéologue-historien du CNRD, celui qui ne s’est attribué sans gêne le nom du tristement célèbre Idi Amine Dada dénonçait l’ethnostratégie.
Mais le problème avec les putschistes du CNRD est qu’ils tiennent des discours et évoquent des principes auxquels ils ne croient pas eux-mêmes et, pire, ils font le contraire de leurs discours. Sur la question de l’ethnie, il suffit de s’intéresser aux dernières nominations au sein des Forces armées pour comprendre que Mamadi Doumbouya et ses hommes sont pleins dans l’ethnocentrisme. Tous les officiers nommés sont de la même communauté ethnique comme s’il n’y avait pas de militaires méritants appartenant à d’autres communautés. Tant qu’on aura pas le courage de dénoncer et de combattre cette pratique, notre pays ne rompra pas avec ses vieux démons. On ne soigne pas une plaie en la recouvrant simplement d’un sparadrap. Et ce n’est pas la dénonciation de l’ethnocentrisme qui est constitue un danger mais l’ethnocentrisme lui-même. Si le terme » refondation » devait avoir un sens ,c’est le bien dans celui de la lutte contre l’ethnostratégie .
En effet, sur le plan de la cohésion sociale et du vivre-ensemble ensemble des différentes composantes du pays, le régime précédent a causé un préjudice immense à la Guinée. Les nouveaux maîtres du pays se devaient non seulement de réparer ce préjudice mais aussi d’endiguer le mal.
Mais, beaucoup ont compris très tôt que dans le discours de Mamadi Doumbouya, le terme » refondation » était vide de sens. Il ne pouvait en être autrement puisqu’il n’avait aucune vision, aucune véritable ambition pour la Guinée. Il voulait juste sauver sa peau en perpetrant son coup d’État.
En fin de compte, Mamadi Doumbouya est le symbole même de l’imposture.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC